Georges Alain Boyomo, journaliste et auteur : « Ecrire veut dire inspirer, écrire veut dire inciter » ©Editions Eclosion
Georges Alain Boyomo, journaliste et auteur : « Ecrire veut dire inspirer, écrire veut dire inciter » ©Editions Eclosion

Interview de l’auteur de Commentaires : Diagnostic d’une société camerounaise en panne, au terme de la dédicace qui s’est déroulée à Yaoundé le vendredi 24 novembre 2023.

Centrifuge : Georges Alain Boyomo, vous êtes l’auteur du livre Commentaires : Diagnostic d’une société Camerounaise en panne, ce recueil de 100 chroniques sur 300 pages qui vient enrichir le paysage littéraire au Cameroun. Qu’est-ce qui a motivé votre engagement ?

Georges Alain Boyomo : Dans ma posture d’éditorialiste, de prescripteur, de chroniqueur, j’ai cru bon  devoir mettre à la disposition des décideurs mais également des citoyens ces chroniques que j’ai écrites il ya environ sept ans, mais qui gardent toute leur actualité vu leur pertinence. Je pense que lorsque la société, rendue à ce stade qui empiète un peu à l’impasse, il faut bien que les prescripteurs puissent faire des plaidoyers, puissent envoyer des signaux pour que ceux qui sont en responsabilité puissent agir. Naturellement on ne peut pas agir si la société d’en bas est indifférente. Ça veut dire qu’il faut que les citoyens soient également actifs. Nous avons toujours pensé que l’information libère.

Quel diagnostic pouvez-vous poser de la société camerounaise ?

Un diagnostic pas très gai. Je pense que pour ceux qui vivent au Cameroun, on constate quand même qu’il y a un certain délitement, qu’il y a un certain affaissement des valeurs, qu’il ya une certaine déliquescence, qu’il y a une certaine désespérance. On ne peut pas rester simplement sur le découragement, il faut faire quelque chose et c’est ce que j’ai essayé de faire.

De l’article au livre, un pas ou un faussé ?

Non, c’est un pas décisif d’ailleurs parce que le livre permet de passer à la postérité, le livre permet de devenir immortel. Modestement, je pense qu’aujourd’hui du journaliste que j’étais à l’écrivain que je suis, j’ai passé un cap. J’invite d’ailleurs tous mes confrères à faire comme moi parce que la matière ne manque pas.

Qu’est-ce qu’écrire veut dire finalement ?

Ecrire veut dire s’engager ; écrire veut dire proposer ; écrire veut dire inspirer ; écrire veut dire inciter ; écrire veut en réalité dire faire la guerre des idées, pas la guerre des armes.

Vous habituez les Camerounais à l’écriture. Est-ce que vous allez continuer ?

 Commentaires : Diagnostic d’une société Camerounaise en panne  est un recueil de chroniques que j’ai écrite lorsque je n’étais que rédacteur-en-chef. Ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux savent que j’écris les éditoriaux tous les lundis. S’il fallait par exemple un tome deux, ce ne serait pas particulièrement difficile, mais j’espère vraiment explorer d’autres sujets qui nécessitent des analyses approfondies. Oui, jai pris goût. Il y a une idée qui m’est venue en tête au vu du feedback que j’ai reçu lors de la dédicace. Pourquoi ne pas emprunter à l’interview, les interviews des grands acteurs qui ont travaillé pour le Cameroun ?

Propos recueillis par Marianne Ebelle