Les journalistes du REMAPSEN à l’école du «  One Health »
Les journalistes du REMAPSEN à l’école du « One Health »

 

Ils étaient un peu plus d’une cinquantaine de journalistes à prendre part au webinaire organisé par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), le 14 février 2024.  « One Health : Enjeux, défis  et perspectives dans un contexte de changement climatique en Afrique », c’est le thème qui a guidé les échanges de deux heures d’horloge avec le professeur Brama Koné, responsable du portefeuille changements climatiques et santé au bureau régional OMS  Afrique.

L’approche « One Health », née au début des années 2000, est  une approche multisectorielle, transdisciplinaire, pour faire face à un type de maladies données appelées maladies Zoonotiques, des maladies qui sont souvent transmises à l’homme par les animaux et celles transmises aux animaux par les hommes. Mais « on va au-delà des maladies zoonotiques,  c’est les maladies qui sont à l’interface de l’homme, de l’animal et de l’environnement » a précisé le professeur Brama Koné.

Enjeux

Le conférencier précise que l’approche One Health, une seule santé, est caractérisée par deux éléments. Le premier c’est sa transdisciplinarité. « Par transdisciplinarité, il faut entendre la mise en commun, le travail en commun de plusieurs disciplines scientifiques. Une discipline scientifique, ça peut être la médecine, ça peut être la sociologie, ça peut être l’entomologie… ». Pour faciliter la compréhension à ce niveau, le conférencier explique davantage : « lorsqu’il  s’agit de traiter une maladie et faire en sorte qu’elle n’ait plus lieu, alors que le médecin va prescrire le traitement, le sociologue peut aider à comprendre pourquoi l’individu est tombé malade et l’environnementaliste peut aider à mener des actions qu’il faut dans l’environnement de vie du malade pour qu’il ne tombe plus malade. Donc si on veut traiter un problème de santé de façon durable, il faut un médecin au moins,  il faut un sociologue au moins, il faut un  environnementaliste au moins, pour ce qui est des maladies liées à l’environnement. »  Il  faut déjà  ces trois disciplines  et ces trois secteurs  pour le traitement et la prise en charge durable.

 Le conférencier va insister sur le mot durable, « durale pour que le malade n’ait plus à revenir une fois que le médecin l’a traitée ». One Health est de ce fait, une approche multidisciplinaire, transdisciplinaire, qui intègre le travail en commun à plusieurs disciplines. C’est également une approche multisectorielle, « il ya le secteur  du traitement, le médecin ; le secteur de la prévention, l’environnementaliste va y travailler ; le sociologue va aider à comprendre sur quel élément de la prévention il faut travailler pour qu’ensemble on puisse aller de l’avant. Donc on aura le ministère de la Santé, le ministère de l’Environnement et si ces actions doivent être portées par les Etats, il ya une implication financière, donc généralement dans toutes ces approches multisectorielles, le ministère du Budget et des Finances n’est pas loin »

Défis et perspectives

Le professeur Brama Koné va à ce niveau de la conférence convoquer le cas de la COVID-19.  « Vous avez bien vu que pour aborder cette question, il a fallu certes des médecins pour y travailler,  il fallait aussi des sociologues, des spécialistes de communication pour communiquer sur la maladie et il fallait des disponibilités en ressources financières pour fabriquer les vaccins, pour suivre les personnes, bref il a fallu que nos gouvernements en Afrique comme ailleurs puissent se mettre ensemble, puissent mettre ensemble les équipes pour travailler sur la question de la COVID-19 », explique le professeur.  Grace à cette approche transdisciplinaire et multisectorielle, les gouvernements ont pu relever les défis de la COVID-19. Il s’agit là d’un cas palpable de cette approche qui pousse les gouvernements à ne pas aborder les problèmes de santé sous un seul angle.

Il faut pouvoir  réfléchir de façon systémique pour aborder une maladie sous l’angle de la santé unique. L’approche « One Health » implique de ce fait que les pays s’organisent de plus en plus pour pouvoir réussir à contrôler les problèmes de santé qui sont complexes dans leurs compréhensions et dans la lutte, c’est du moins ce qui ressort de cet échange avec le professeur Brama Koné. Reste que les hommes et femmes des média  s’approprient définitivement cette approche pour mener à bien leur travail d’information et de sensibilisation.