Le secteur privé mobilisé dans la lutte contre le paludisme en Afrique ©Passeport Santé
Le secteur privé mobilisé dans la lutte contre le paludisme en Afrique ©Passeport Santé

Speak Up Africa et Ecobank se sont accordées pour mobiliser le maximum d’entreprises dans un projet de lutte contre le paludisme en Afrique. Le sujet à été débattu le 28 février 2024 au cours d’une conférence en ligne donnée par le responsable de l’équipe Palu de Speak Up Africa en compagnie de la directrice des opérations de la fondation Ecobank sur la plateforme du REMAPSEN (Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement), avec pour thème, « Rôle du secteur privé dans la lutte contre le paludisme en Afrique : l’exemple de l’initiative zéro palu ! Les entreprises s’engagent ! ». Au cours de la conférence, les objectifs et les enjeux de l’initiative ont été présentés aux hommes et femmes de médias.

Axes d’intervention

La Fondation Ecobank est le leader de l’initiative Zéro Palu, laquelle vise à mobiliser les entreprises du secteur privé national pour contribuer à l’élimination du paludisme d’ici 2030. Les entreprises ciblées sont prioritairement celles qui sont clients d’Ecobank. James Wallen, responsable de l’équipe Palu de Speak Up Africa, confesse que l’idée derrière ce partenariat avec Ecobank a une double face : d’un côté, « Speak Up Africa a de l’expertise dans le secteur de la santé publique et en terme de plaidoyer », et de l’autre, « Ecobank étant un acteur du secteur privé avec une présence massive sur le continent africain et avec un grand portefeuille de clients et de partenaires, a une capacité de mobilisation très importante ».

La Fondation Ecobank est vouée à améliorer la qualité de vie des gens à travers le continent africain.  Elle  privilégie trois domaines : santé, éducation, autonomisation financière. « Elle est  un peu le bras armé du groupe dans le développement social et économique du continent », précise Elisa Debordes, directrice des opérations de la Fondation Ecobank. Il convient de noter que la Fondation inscrit ses activités et ses priorités dans le cadre de l’agenda 2063 de l’Union africaine et dans le cadre des objectifs de développement durables.

 L’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent, est constituée de trois axes : le premier, c’est la mobilisation des ressources ; le second la signature des protocoles d’accord avec les entreprises ; et le troisième, c’est la mise en place des fonds Zéro Palu au niveau de chaque pays d’intervention. Ces fonds ont dans chaque pays une contribution initiale d’Ecobank de 120.000 dollars. Le but est d’encourager d’autres entreprises à contribuer financièrement à la lutte contre le paludisme

Contribution des entreprises

Les entreprises peuvent contribuer de différentes manières à la lutte contre le paludisme.  L’approche de cette initiative est de  « rester très flexible avec les entreprises afin de trouver un moyen de contribuer », insiste James wallen. La contribution peut varier en fonction  du secteur d’activité, des ressources dont dispose l’entreprise, de la zone géographique où elle est opérationnelle. « Concrètement, ce qu’on attend des Entreprises c’est la volonté de s’engager à trouver un moyen de contribuer », poursuit-il.

Les entreprises peuvent s’engager à travers la mise en œuvre d’un projet de lutte contre le paludisme dans une zone géographique définie en fonction des besoins du PNLP et des autorités sanitaires locales (aspersion intra-domiciliaire, moustiquaires, traitement préventif intermittent, campagne de sensibilisation…) ; mise en œuvre d’un programme pour le personnel et leur famille ( fourniture des moustiquaires, séances de sensibilisation, prise en charge des cas de paludisme…) ; la contribution en nature pour répondre à un besoin spécifique du plan stratégique national (communication de masse, sensibilisation des communautés, fourniture des antipaludiques , transport/logistique) ; et enfin les contributions au fonds Zéro Palu peuvent aider à combler les lacunes du plan stratégique national. Les entreprises peuvent être éligibles au programme de contrepartie d’Ecobank qui consiste à contribuer à hauteur de 120.000 dollars par pays.  Il convient de noter que  six millions de dollars ont été mobilisés en contribution financière et en nature dans le cadre de cette initiative qui compte à ce jouir 60 entreprises contributrices et 10 champions engagés. Le secteur privé a un intérêt clair à participer à l’élimination du paludisme, une main d’œuvre en bonne santé est gage d’une économie également en bonne santé.

 Selon les estimations de l’OMS, en 2022, 95%  des décès imputables au paludisme se sont produits en Afrique ; on a eu 249 millions de cas dans le monde et  233 en Afrique. En outre, un enfant meurt presque chaque minute de paludisme « et c’est totalement inacceptable », décrie la responsable Palu de Speak Up Africa.  Ce sont les enfants de moins de cinq ans qui sont les plus touchés et ils représentent 80% de décès en Afrique. Le paludisme reste donc un problème de santé publique.