Le MINSANTE renforce la prévention et la prise en charge du paludisme ©Minsante
Le MINSANTE renforce la prévention et la prise en charge du paludisme ©Minsante

Le sixième plan stratégique national pour renforcer la prévention et la prise en charge du paludisme a été dévoilé le 25 Avril 2024 au cours d’un point de presse que donnait Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique. Il vise à assurer un accès universel et équitable aux interventions les plus efficaces de prévention, prise en charge du paludisme, à un coût abordable à toutes les populations camerounaises, y compris les plus vulnérables et défavorisées. De la déclaration du MINSANTE, il ressort qu’un montant de près de 337 millards FCFA est nécessaire pour la mise en œuvre dudit plan. Cependant, les prévisions font état de ce que seulement moins de 150 milliards FCFA sont mobilisés. Le gap financier pour la période 2025-2028 s’élève à plus de 186 milliards, soit 55% des besoins exprimés.

L’analyse des données chiffrées et le volume du gap à combler démontrent la nécessité de poursuivre la mobilisation des ressources financières « aussi bien au niveau local qu’au niveau des partenaires », indique le ministre. Le financement de la lutte contre cette maladie, qui constitue un véritable problème de santé publique,  va permettre d’assurer la disponibilité des intrants à tous les niveaux pour une prise en charge « efficace et rapide de tous les cas confirmés du paludisme, non seulement dans les formations sanitaires, mais également en communauté par les agents de santé communautaires polyvalents ». Un vibrant appel est lancé en direction des prestataires de soins qui doivent « délivrer des services à toutes les populations sans discrimination, en tenant compte du genre et en toute équité ». Tout ceci se faisant « dans le strict respect des directives, de même que des politiques de gratuité pour les couches les plus défavorisées que sont : les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, suivant l’offre du panier de soins retenus dans le cadre de la phase 1 de la CSU ».

Malgré les multiples campagnes de sensibilisation menées par le ministère de la Santé publique et les autres partenaires de la lutte contre le paludisme et malgré les campagnes de distribution gratuites des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA),des enquêtes menées par les professionnels de la santé et autres révèlent que les MILDA ne sont pas suffisamment utilisées dans les ménages. Seulement 68% des ménages  disposent de ce moyen de protection et l’utilisent effectivement. Les enquêtes révèlent aussi l’utilisation insuffisante des services de consultation prénatale par les femmes enceintes.  Ce qui limite l’accès au traitement préventif. Elles sont au moins 55% à recevoir trois doses de traitement préventif intermittent. Par ailleurs le recours tardif aux soins par les familles en cas de fièvre et le respect insuffisant des directives de prise en charge par certains prestataires de soins s’ajoutent à la liste des goulots d’étranglement de la lutte contre le paludisme au Cameroun.

Les données rapportées par les formations sanitaires du pays au cours de l’année 2023 renseignent que près de trois millions de cas de paludisme confirmés ont été enregistrés, représentant ainsi 28% des motifs de consultations ; 1.243 053 cas d’hospitalisations sont dus au paludisme ; les décès dus à cette maladie  sont au nombre de 1756, soit 7% de tous les décès au cours de cette même année. Ces données indiquent une tendance baissière comparée aux années précédentes. L e nombre de décès  de 2022 à 2023 a baissé de l’ordre de 29%. Les femmes enceintes et les enfants de moins de  cinq ans sont les groupes cibles les plus affectés par la maladie. 1200 cas ont été enregistrés chez les enfants. Ces statistiques maintiennent le Cameroun parmi les 11 pays les plus affectés par le paludisme.