L’IRD prépare activement le Forum mondial de l’eau et le One Water Summit ©ALT INNOV
L’IRD prépare activement le Forum mondial de l’eau et le One Water Summit ©ALT INNOV

« Ressource en eau, où en sommes-nous ? » Tel est le thème de la conférence de presse en ligne organisée par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), le lundi 29 avril 2024, en prélude au Forum mondial de l’eau qui va se dérouler à Bali du 18 au 24 mai prochain et au One Water Summit qui va se tenir en septembre à New York. L’objectif de cette rencontre était de faire le point sur l’état de la ressource en eau dans les pays du Sud et de rappeler les enjeux de cette ressource vitale. Quatre scientifiques ont présenté leurs travaux : Yves Tramblay, hydrologue, directeur de recherche à l’IRD ;  Jean-Philippe Venot, spécialiste de la gouvernance et de la politique de l’eau et de l’irrigation, chargé de la recherche à l’IRD ; Insaf Mekki, Co-directrice du LMI NAILI en Tunisie ; et Elisa Armijos, hydrologue, responsable de l’observation HYBAM au Pérou. Les travaux présentés montrent  que la science propose des réponses concrètes aux problématiques liées à la gestion de  l’eau. La conférence a été ouverte par Valerie Verdier, présidente-directrice générale de L’IRD.

D’entrée de jeu, Valerie Verdier a rappelé que,  soucieux de construire une vision holistique des enjeux liés à l’eau, L’IRD en a fait une problématique transversale abordée de manière interdisciplinaire et transdisciplinaire. « Intégrer les points de vue de différentes disciplines scientifiques et une pluralité de savoirs non académiques permet d’identifier les solutions durables pour la gestion de l’eau, adaptées localement à des réalités contrastées tout en prenant en compte les réalités du climat ou des dynamiques sociales » a-t-elle affirmé.  Jean-Philippe Venot va abonder dans le même sens, en soulignant les liens étroits qui existent entre recherche et décision politique. Pour  ce  spécialiste de la gouvernance et de la politique de l’eau et de l’irrigation, il est nécessaire de  reconnaitre et de formaliser ces interdépendances dans le processus de co-construction pour envisager des perspectives de gestion durable de l’eau en tant que bien commun. « La recherche interdisciplinaire permet de cerner à la fois les dimensions hydrologiques, sociales, économiques et politiques des enjeux auxquels le secteur de l’eau fait face et permet d’identifier des réponses qui soient adaptées aux spécificités de chaque territoire », soutient-il.

Elisa Armijos a pris pour exemple le bassin amazonien, le plus grand bassin hydrographique mondial et l’observatoire HYBAM pour démontrer qu’il est indispensable de prendre en compte la nature des territoires et leur complexité pour trouver des solutions adaptées à la préservation de l’eau.  Tout au long de sa présentation, elle va démontrer que le bassin amazonien joue un rôle essentiel  dans la régulation climatique en tant que puits de carbone majeur. Il agit comme un immense système de pompage, recyclant et redistribuant l’eau par évaporation et transpiration des plantes. Il est essentiel au cycle de l’eau et fournit de l’eau douce à des millions de personnes vivant à l’intérieur ou à proximité de la région amazonienne. « La surveillance constante du bassin amazonien sur une longue période est essentielle pour comprendre l’évolution des ressources et anticiper les défis futurs. Les projections actuelles soulignent les risques liés à la déforestation et au changement climatique et mettent en évidence la nécessité d’une action anticipée pour éviter d’atteindre un point critique », insiste l’hydrologue. L’eau est de ce fait, directement menacée par les changements climatiques, notamment en Méditerranée. « Les prévisions futures indiquent que les sècheresses augmenteront dans toute la méditerranée. Leur sévérité sera d’autant plus grande que le niveau de réchauffement attendu est de 4°c » a déclaré Yves Tramblay, co-auteur du chapitre région Méditerranéenne, du sixième rapport du GIEC.