Une assurance affichée par le Dr Chilanga Asmani, conseiller régional chargé de programme et politique de planification familiale au bureau régional de l'UNFPA à Dakar, lors de la conférence en ligne qui se déroulait le mercredi 22 mai 2024 sur la plateforme du réseau des journalistes dénommé REMAPSEN, sur le thème : « L'adoption et l'application des lois sur la SR/PF en Afrique de l'Ouest et du Centre, où en sommes nous ? »
La conférence s’est déroulée autour de trois grands points : la notion de SR/PF ; les actions de l'UNFPA dans l'appui à l'élaboration, à l'adoption et à la mise en œuvre des lois SR/PF ; et l’état des lieux de l'application de l'arsenal juridique des lois concernant la SR/PF.
La notion de SR/PF (Santé sexuelle et reproductive/ Planification familiale)
Dr Chilanga définit la santé comme l'état complet de bien-être physique, mental et social. La santé sexuelle et reproductive est quant à elle, l'état de bien-être physique, émotionnel, mental et social lié à tous les aspects de la sexualité et de la reproduction. La santé ne consiste pas seulement à une absence de maladie ou à un dysfonctionnement. « Lorsqu'on veut assurer la SR, c'est le côté émotionnel, mental, social et physique, non pas seulement l'absence de maladie liée à la SR », a insisté Dr Chilanga. Lorsqu'on parle de SR il y a plusieurs contenants, plusieurs interventions, plusieurs services tels que : l'éducation complète à la sexualité; une grande gamme de méthodes de contraception; les soins prénataux et postnataux, les soins obstétriques d'urgence; les services liés aux avortements sécurisés; les traitements des complications des avortements non sécurisés ; les services et informations liés à la prévention et au traitement du VIH et autres IST; les cancers reproductifs; la prévention, la détection mais aussi les services immédiats de violence basées sur le genre ou les violences sexuelles ou sexistes ; comment orienter les gens vers d'autres services.
« Il y a quelque chose qu'on oublie souvent, c'est tout ce qui est information, conseil et service en cas d'infertilité ou de sous-fertilité. Pour le planning familial c'est pareil, c'est vraiment une gamme complète de services d'information et de méthodes de planning familial. Ces services vont même au-delà de la SR/PF pour s'étendre au niveau des services qui sont liés à certains groupes vulnérables. « En ce qui concerne le planning familial, on ne parle plus de nombre d'enfants, mais on parle d'assurer quand on peut servir le besoin. Est-ce qu'on veut les enfants maintenant, aujourd'hui ou demain ? »
Actions de l'UNFPA dans l'appui à l'élaboration, à l'adoption et à la mise en œuvre des lois SR/PF
Il ressort que l'UNFPA est une agence des Nations unies chargée de la santé sexuelle et reproductive dont le siège est basé à New York. Le siège régional est quant à lui basé à Dakar au Sénégal. « Nous soutenons 23 pays. Notre vision est ce qu'on vit et ce qu'on voit, ce qu'on voit et vit, c'est que la santé et les droits sexuels et reproductifs sont essentiels, non pas seulement en terme de santé, mais ils sont essentiels pour la survie des personnes, pour le développement mais aussi le bien-être de tout le monde », soutient Dr Chilanga. Le conférencier va ensuite insister sur le fait qu'il y a des preuves et des recherches qui montrent que si on peut assurer la santé reproductive, il y a beaucoup d'avantages qui peuvent être mesurables, aussi si on fait un bon investissement de la santé sexuelle et reproductive.
Dr Chilanga souligne les différentes barrières qui se voient dans les lois, dans les politiques, dans les économies et les valeurs sociales, les cultures et traditions, comme les freins à la progression de santé sexuelle et reproductive. Il précise à ce niveau de la conférence que le bureau régional travaille avec les États membres pour soutenir l'adoption et la mise en œuvre des différents engagements mondiaux mais aussi les engagements régionaux en matière de santé sexuelle et reproductive. Il cite pour exemple le programme d'action de la conférence internationale sur la population et le développement qui est né en 1994. « Notre mandat c'est de faire progresser ce programme d'action. Il y a aussi les conventions contre toutes formes de discriminations à l'égard des femmes. »
L'UNFPA travaille avec les États membres pour s’assurer que les conventions sont mises en œuvre au niveau des pays. Il est question pour l'UNFPA de s’assurer que les objectifs 3, 3.7, 5 et 6 des ODD peuvent être atteints par les États d'ici 2030. Il y a aussi le protocole de Maputo qui engage tous les pays membres de l'Union africaine pour assurer l'accès à la SR. Tout récemment il y a eu l'engagement de l'Afrique de l'Ouest et du Centre pour les adolescents et les jeunes qui sont éduqués. L'UNFPA travaille également avec les États pour assurer la mise en œuvre de cet engagement.
État des lieux de l'application de l'arsenal juridique des lois concernant la SR/PF
Dr Chilanga précise que la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre adhèrent à cet arsenal juridique des lois. 44 pays ont souscrit au protocole de Maputo. « Avec le protocole de Maputo, il fallait s'assurer qu'il existe des lois, les politiques et les règles au niveau des pays qui peuvent assurer la mise en œuvre. Nous avons neuf pays en partenariat avec Ouagadougou ». Huit pays sur neuf ont des lois sur la santé sexuelle et reproductive. Pour le chargé des programmes et politiques de planification familiale au bureau régional de l'UNFPA à Dakar, c'est important d'avoir des décrets d'application au-delà des lois. « Même si nous avons huit pays sur neuf qui ont des décrets d'application, il y en a qui sont en cours d'obtention », a indiqué le conférencier. Il précise par la suite que concernant le partenariat de Ouagadougou, il y a des efforts à faire.