Une journée de réflexion sur le diptyque langue autochtone et sécurisation des terres et territoires pour un développement des peuples autochtones du Cameroun s’est tenue le mercredi 07 août 2019 au siège de la Conférence épiscopale nationale (CENC), sis à Mvolyé, Yaoundé.
Organisée par le projet Landcam et ses partenaires dans le cadre des activités marquant la célébration de la 25e Journée internationale des peuples autochtones et la 11e édition nationale, la rencontre avait pour objectif de « donner un aperçu de la situation des langues et cultures autochtones dans un contexte de faible sécurité foncière ». L’occasion pour les organisateurs de restituer les résultats des enquêtes menées au sein des communautés autochtones des régions de l’Est et du Sud.
Depuis des dizaines d’années, les peuples autochtones sont victimes d’une insécurité foncière qui affecte négativement leur identité linguistique, leur culture, leur bien-être et leur développement. La vaste forêt équatoriale camerounaise en abrite quatre grands groupes : les Bagyeli et les Bakola (département de l’Océan, région du Sud), les Baka (régions de l’Est et du Sud), et les Bedzan (région du Centre).
Leurs villages et terres ancestraux disparaissent à grands pas au profit des plantations agro-industrielles, des aires protégées, des concessions forestières et minières, et autres projets d’infrastructures. Obligés de se relocaliser, ils vivent un « vaste mouvement de marginalisation orchestré par les groupes dominants et certaines politiques sociales et économiques ».
Comme l’indique Samuel Nguiffo, secrétaire général du Centre pour l’environnement et le développement (CED) et personne ressource de la journée de réflexion, il était important que les représentants des peuples autochtones présentent eux-mêmes au grand public les données recueillies sur le terrain, qu’ils parlent directement à l’administration. C’est ainsi que plusieurs départements ministériels, invités, ont répondu présent et ont effectivement participé aux échanges : Affaires sociales, Arts et Culture, Justice, Domaines et Affaires foncières, Forêt et Faune, Administration territoriale, Décentralisation et développement local, Economie, Education de base, Enseignements secondaires, et Promotion de la Femme et de la Famille. Etaient aussi présents, les partenaires au développement, les médias et les organisations de la société civile.
D’un point de vue méthodologique, les organisateurs ont privilégié une approche participative et andragogique où sont alternés exposés et séries de discussions. Les peuples autochtones ont émis plusieurs vœux, notamment celui de voir l’administration prendre des mesures adéquates pour remédier à leur situation, ou celui de voir la langue locale enseignée dans les établissements scolaires durant tout le cycle primaire.