Dans un discours qualifié de « tournant historique », le secrétaire général des Nations unies a appelé la communauté internationale à accélérer résolument la transition vers les énergies propres, qualifiant cette période de « moment décisif » pour l’humanité.
Il s’exprimait devant un parterre de chefs d’État, d’experts et d’acteurs du climat, le 22 juillet 2025 à New-York au cours du lancement du Forum politique de haut niveau 2025 sur le thème « un moment décisif pour accélérer l’ère des énergies propres »,. António Guterres a dressé un constat sans appel : « Les énergies fossiles sont en bout de course » et le monde est désormais à l’aube d’une nouvelle ère énergétique, dominée par le solaire, l’éolien et d’autres sources renouvelables.
Une révolution énergétique en marche
Selon les données présentées, les investissements dans les énergies renouvelables ont atteint 2 000 milliards de dollars en 2024, soit 800 milliards de plus que pour les énergies fossiles. Le coût du solaire est désormais 41 % inférieur à celui des énergies fossiles, tandis que l’éolien en mer est 53 % moins cher.
Cette dynamique s’accompagne d’un changement structurel dans les marchés : les énergies renouvelables créent plus d’emplois que les combustibles fossiles, contribuent fortement à la croissance du PIB mondial et offrent des perspectives d’autonomie énergétique. « Même le Texas, berceau du pétrole américain, est devenu le premier producteur d’énergies renouvelables des États-Unis », a rappelé le SG de l’ONU.
Un impératif de justice
Malgré ces progrès, les inégalités restent criantes. L’Afrique qui dispose de 60 % du potentiel solaire mondial, ne reçoit que 2 % des investissements dans les énergies propres. « Ce n’est pas seulement injuste, c’est inefficace et dangereux », a dénoncé Guterres, en appelant à une réforme de la finance internationale et à une mobilisation des investissements vers les pays en développement.
Il a également mis en garde contre l’exploitation abusive des minéraux critiques dans les pays du Sud, en insistant sur la nécessité d’une approche fondée sur la justice, les droits humains et la souveraineté économique.
Six axes d'action prioritaires
Pour que l’Accord de Paris reste viable et que le seuil de 1,5°C ne soit pas dépassé, le secrétaire général a proposé six leviers d’action concrets :
- Renforcer les plans climatiques nationaux (CDN) et les aligner avec les objectifs de développement durable;
- Investir massivement dans les infrastructures énergétiques modernes, notamment les réseaux intelligents et le stockage;
- Répondre durablement à la croissance de la demande énergétique mondiale, en intégrant les nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle;
- Assurer une transition juste, notamment en formant les travailleurs des secteurs fossiles et en protégeant les plus vulnérables;
- Faire du commerce un levier pour la transition, via des règles équitables et la réforme des traités obsolètes.
- Mobiliser la finance internationale pour rendre l’énergie propre accessible aux pays à faibles revenus.
Un appel solennel à la mobilisation
Le discours s’est conclu sur une note d’espoir mais aussi de détermination : « Nous sommes à l’aube d’une ère où l’énergie propre sera abondante, accessible et moteur de prospérité. Mais pour y parvenir, il faut agir maintenant. »
Le secrétaire général a donné rendez-vous aux dirigeants mondiaux à la COP30, prévue au Brésil en novembre 2025, les exhortant à présenter de nouveaux engagements concrets. Il a également convoqué un sommet en septembre 2025 pour faire de cette transition une réalité partagée par tous.