Le comité national de suivi-évaluation de la mise en œuvre du SND30 vient de tenir sa toute première réunion.
La toute première réunion du Comité national de suivi-évaluation de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) s’est tenue le jeudi 15 juillet 2021 à l’hôtel Hilton à Yaoundé. Présidée par Paul Tasong Njukang, ministre délégué (auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire) chargé de la Planification, cette rencontre était l’occasion pour les membres de s’approprier les missions qui sont les leurs. Lesquelles missions sont contenues dans le décret signé le 23 mars 2021 par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, et qui se déclinent en trois axes : s’approprier les missions à eux assignées afin de mieux saisir leurs responsabilités ; s’approprier également les orientations, objectifs et défis de la SND30 ; et enfin, définir des perspectives pour la bonne mise en œuvre de la stratégie.
Dans son propos liminaire, Paul Tasong insiste sur le fait qu’il s’agit aussi « de présenter et d’échanger sur le plan de communication de la SND30 afin d’en faire large diffusion ». Le ministre délégué rappelle par ailleurs que c’est « la perspective de maintenir le cap de la marche vers l’émergence à l’horizon 2035 » qui est le socle sur lequel le gouvernement s’est appuyé pour adopter la SND30.
La Stratégie en elle-même se veut une riposte aux « problèmes structurels qui constituent des pesanteurs pour notre développement », notamment le déficit structurel de la balance commerciale et la faiblesse du tissu industriel. Elle aura donc pour objectif de « procéder à une transformation structurelle de l’économie en opérant des changements fondamentaux dans les structures productives, industrielles, financières, administratives, sociales et environnementales ».
A l’issue des travaux, les membres du Comité se sont mis d’accord sur au moins quatre propositions de recommandations :
- Définir avec l’INS, des indicateurs SMART de suivi-évaluation de la performance du dialogue entre l’Etat et le secteur privé (au-delà des indicateurs Doing Business) ;
- Dresser la liste des réformes et projets hautement prioritaires à mettre en œuvre sur la période 2021-2022 ;
- Définir clairement les critères de sélection des champions nationaux et rendre disponible la liste de ces champions avant 2023 ;
- Veiller à la représentativité de tous les acteurs clés du secteur dans les différentes sous-commissions sectorielles.
Pr Biwolé, représentant la société civile, souligne que le principal point positif du SND30 au stade actuel réside sur le dispositif de suivi-évaluation qui a relativement changé afin d’écarter les faiblesses d’antan. Autrefois, le dispositif était coiffé par le secrétaire général du ministère en charge de l’Economie. Désormais, il y a un niveau stratégique supplémentaire tenu par le Premier ministre et le ministre de l’Economie.
De son côté, Dr Chi Asafor Cornelius, secrétaire général de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, salut vivement l’avènement de la SND30 en ces termes : « quand je lis la SND30, je n’ai pas seulement une impression, j’ai la conviction que dans sa mise en œuvre, la partie qui est réservée à la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, en vue de mieux sauvegarder l’unité nationale sera bien prise en compte ».
Dans moins d’une dizaine d’années, l’opinion saura si la SND30 a effectivement placé le Cameroun sur la piste conduisant à l’émergence prévue à l’horizon 2035.