Avec l’appui d’ONUSIDA, le Réseau africain des personnes vivant avec le VIH/SIDA organise du 13 au 16 décembre 2022 à Douala, un atelier pratique de « formation de 20 référents en services de soins différenciés en Afrique de l’Ouest et du Centre ».
Au total, 21 participants issus de neufs pays africains (Guinée Conakry, Guinée Bissau, Tchad, RCA, Congo, RDC, Cameroun, Sénégal et Côte d’Ivoire) pour échanger sur le renforcement des capacités des référents, lesquels seront les principaux interlocuteurs des patients une fois rentrés dans leurs communautés.
Les défis dans un contexte de COVID-19
Les dégâts occasionnés par la pandémie de COVID-19 ont exacerbé ces derniers temps les défis liés à la réalisation des 3X95 (le triple 95%) en Afrique de l’Ouest et du Centre, c’est-à-dire, 95% de personnes vivant avec le VIH/SIDA connaissent leurs statuts, 95% des personnes connaissant leurs statuts sont sous traitement ARV (antirétroviral) et 95% de personnes sous traitement ont une charge virale supprimée. Jusqu’en 2021, ces pourcentages étaient réduits à 81%, 77% et 62%, trop peu pour les acteurs clés du domaine. C’est dans ce contexte d’insatisfaction que les systèmes de santé centrés sur les personnes ont été identifiés comme pouvant combler le déficit, voire aller au-delà. C’est ainsi que se développent les modèles de prestation de services différenciés.
Comme le souligne André K., participant venu de RDC, les services différenciés sont une approche communautaire qui ramène le traitement ARV à la base, mettant le patient au centre dudit traitement : « Cette approche permet de désengorger les centres de santé et de faciliter l’appropriation des traitements par les patients dans les communautés ».
Renforcer les capacités
Pour que les services différenciés, devenus incontournables dans le processus de lutte contre le VIH/SIDA, gagnent du terrain et produisent l’effet escompté, les participants, à l’instar d’André K., pensent que des ateliers de renforcement de capacités sont appelés à se multiplier, suivis de séances de recyclage et surtout de séances de partage d’expériences.
Dr Traoré, médecin de santé publique venant du Burkina Faso, par ailleurs formateur du système des Nations unies, explique que l’atelier pratique de formation donne au participant « d’appréhender tous les concepts liés à la prestation de services différenciés, de maîtriser toutes les étapes à suivre pour sa mise en place et de partager son expérience ».
Cet atelier de formation de quatre jours à Douala s’avère donc être une lueur de plus dans la marche vers l’éradication du VIH/SIDA. Et Virginie, participante camerounaise, n’en cache pas sa joie : « Nous attendons sortir de cet atelier avec beaucoup de connaissances sur le modèle de services différenciés. C’est une stratégie nouvelle qui est attendue par la communauté et qui va nous aider à contribuer à la réalisation des 3x95 ».