La Cameroon Water Utilities Corporation (CAMWATER) se prépare à lancer la commercialisation d’eau embouteillée. Une initiative qui, loin d’être un détournement de mission, s’inscrit pleinement dans les réformes structurelles engagées depuis 2018 et vise à renforcer l’accès à l’eau potable pour tous.
Le directeur général de CAMWATER, Blaise Moussa, l’a clairement expliqué lors de la conférence qu’il donnait le 3 juillet 2025 au Salon de l’action gouvernementale (SAGO), à l’hôtel de ville de Yaoundé : « L’eau embouteillée ne remplace pas l’eau du robinet, elle la complète. Et elle sera produite avec des partenaires privés, sans que CAMWATER ne dépense un franc, mais tout en bénéficiant de redevances. »
Ce projet s’inscrit dans une dynamique impulsée par le président de la République, Paul Biya, qui a prescrit une transformation infrastructurelle et opérationnelle du secteur de l’eau potable. Une campagne de branchement d’un million de ménages sur cinq ans est en cours, avec 200 000 raccordements prévus dès la première phase.
La loi est de son côté : le décret présidentiel de 2018 autorise CAMWATER à mener des activités commerciales liées à sa mission. En tant qu’entreprise publique à caractère industriel et commercial, CAMWATER est donc fondée à diversifier ses sources de financement.
Cette orientation vise un objectif clair : renforcer la capacité de l’entreprise à investir dans ses infrastructures, améliorer la qualité du service et répondre à la demande croissante en eau potable.
La vente d’eau en bouteille, loin de concurrencer le réseau, permettra à CAMWATER de toucher une clientèle spécifique — en déplacement, en entreprise, en zone sans raccordement — tout en générant des ressources nouvelles pour son activité principale.
Le Cameroun accueillera d’ailleurs du 9 au 12 février 2026 un grand congrès international sur l’eau et l’assainissement, preuve que le pays assume pleinement son rôle de leader en Afrique centrale sur les questions de gestion durable de l’eau.
L’eau embouteillée par CAMWATER ne doit pas faire débat : c’est une solution complémentaire, légitime et bénéfique pour les populations.
