Entretien avec Dr Nadège Mache : Yaoundé accueille un salon dédié aux sciences, technologies et innovations environnementales | Crédit photo : ME
Entretien avec Dr Nadège Mache : Yaoundé accueille un salon dédié aux sciences, technologies et innovations environnementales | Crédit photo : ME

Dans un entretien accordé à Centrifuge Hebdo, la chargée de la communication du  Projet de développement des technologies et innovations environnementales pour le développement durable et la réduction de la pauvreté (PDTIE), Nadège Mache, a souligné les objectifs et les temps forts du Salon des sciences, technologies et innovations environnementales pour le développement, un événement régional centré sur la rencontre entre jeunes innovateurs, les investisseurs, le monde des affaires et les acteurs du chargement. Pendant trois jours, le palais des congrès de Yaoundé servira alors de cadre de concertation aux acteurs qui entendent  impulser un entrepreneuriat écologique et novateur dans le Bassin du Congo.

Centrifuge Hebdo :  En votre qualité de chargée de la communication au PDTIE,  pouvez-vous présenter le Salon des sciences que vous organisez au palais des congrès de Yaoundé du 18 au 20 février 2024 ?

Dr Nadège Mache : Le Salon des sciences, technologies et innovations environnementales aura lieu au palais des congrès à Yaoundé avec un accès libre et gratuit au public de 9h à 18h, du 18 au 20 février 2025. Il y a une série d'activités, notamment l'exposition de plus d'une centaine d'innovations, innovations qualifiées d'environnementales parce qu'elles mettent en avant la protection de l'environnement. Donc il est question pour ces innovations-là de répondre aux  problèmes rencontrés  par les générations de la société actuelle mais sans compromettre celles des générations à venir.

Pouvez-vous présenter quelques-unes des innovations qui seront exhibées au palais des congrès ?

Il y a de très belles innovations dans différents domaines qui vont être exposées. Vous allez avoir des innovations par exemple qui vont recycler les déchets agricoles ; vous allez avoir des Innovations  qui vont  utiliser certaines ressources naturelles d'hydro-electricité dans les énergies renouvelables et dans  bien d'autres domaines encore. On a des constructions durables avec plusieurs innovations qui ont été incubées à la Mipromalo, qui vont recycler les déchets agricoles pour les intégrer dans les matériaux de construction. Et ce qui est intéressant ici, c'est que ces matériaux-là vont par exemple créer un confort thermique. Avec cela, on peut se retrouver dans  des habitats où on n'a pas besoin de climatiseur ou de  ventilateur parce que ce sont des constructions écologiques qui ont intégré des paramètres, des éléments ou des  matériaux qui régulent automatiquement la température.  

Quels sont les pays qui vont présenter ces innovations ?

Plus d'une soixantaine d'innovations sont realisées par des jeunes du Cameroun. Mais on aura également des innovations qui vont venir d'autres jeunes du Bassin du Congo, notamment la RDC qui a été appuyée autant  que le Cameroun dans la réalisation des innovations.

En RDC , les innovations portent beaucoup plus sur la santé. Les jeunes de la RDC ont entre autres  mis sur pied une trithérapie pour le traitement curatif et preventif du paludisme ; des solutions pour le traitement de l'eau... Toujours en RDC, on a découvert une jeune fille qui a créé un thé contre la drépanocytose, appelé «drepono-tea». Ce thé va soulager les souffrances des personnes vivant avec la drépanocytose.

En plus de ces innovations,  on a des conférences-débats autour des thématiques liées à  la recherche et à l'innovation  dans notre environnement.

On a  des structures au Cameroun qui ont menées des études  intéressantes qui permettent de comprendre les problématiques autour de la recherche, autour de l'innovation,  autour des produits éco-innovants. Des études qui vont apporter des reponses à certaines interrogations. Quels problèmes rencontrent ces innovations environnementales ? Quels sont les challenges qu'il va falloir affronter ? Il y a même une étude qui a été menée sur les savoirs autochtones locaux en matière de protection du développement durable. Cette dernière dégage vraiment des richesses, de très bonnes conclusions, de beaux résultats qu'il faut également vulgariser.  Donc il y aura des conférences-débats  avec l'implication des départements ministériels qui sont rattachés au projet, le MINREX, le MINMIDT,  le MINPMEESA, le MINESUP,  le MINRESI, le MINEPAT... ils sont  environ huit départements ministeriels. Plus d'une centaine d'innovations seront exposées ;  il y aura des ateliers pratiques ;  ce sera aussi l'occasion de renforcer les capacités d'une centaine de jeunes dans l'agro-alimentaire et les cosmétiques ; le village des sciences pendant lequel on va faire découvrir les sciences et les technologies aux plus jeunes des collèges et des lycées. Une dizaine de collèges et de lycées de Yaoundé seront là. Autant d'activités qui vont meubler le salon des sciences pendant les trois jours.

Quels sont les objectifs que visent le PTDIE ?

Nos attentes c'est que le salon vienne être une vitrine, parce qu'on a le projet de déploiement des technologies et innovations environnementales qui a été réalisé pendant quatre ans et à l'ssue de ce projet, on a plus de 150 innovations qui ont été subventionnées au Cameroun et en RDC ; on a des études  qui ont été réalisées. Donc le salon vient être une vitrine des innovations effectuées dans le cadre du PDTIE et en même temps, il va permettre de vulgariser, de valoriser la recherche de l'innovation, c'est exactement pour cela qu'on parle du Salon des sciences, technologies et innovations environnementales. Ce sera un espace qui va permettre de découvrir le potentiel innovateur des jeunes du Cameroun, de la RDC, et de d'autres pays du Bassin du Congo.

Propos recueillis par Marianne Ebelle

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