« Un seul mandat pour reconstruire, réconcilier et transmettre » : telle est la promesse portée par Issa Tchiroma Bakary, président du FSNC et ancien ministre, qui a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Il s'est exprimé au cour d'une conférence de presse, le 25 juillet 2025 à Yaoundé. À travers un discours qui paraît franc et engagé, il se présente comme le candidat de la transition, porteur d’une vision de rupture, de réconciliation nationale et de transmission du pouvoir à une nouvelle génération.
Un mandat unique, pour tourner la page
Déterminé à ne briguer qu’un seul mandat non renouvelable, Issa Tchiroma affirme vouloir mettre fin à la personnalisation du pouvoir et ouvrir un nouveau chapitre politique pour le Cameroun. Il promet d’installer un gouvernement d’union patriotique réunissant opposition, société civile et diaspora, en vue de jeter les bases d’une République fédérale et éthique. « Ce que je propose aujourd’hui, je le dis avec clarté : je ne peux pas me permettre de démissionner et de perdre les avantages liés à mes fonctions sans être convaincu du bien-fondé de cette décision », a-t-il lancé, ajoutant que sa candidature n’est pas « de complaisance », mais « pour gagner cette élection présidentielle ».
Un discours audacieux
Le candidat a tenu à répondre aux critiques et aux attaques dont il est victime. « Depuis quelques semaines, je suis la cible d’attaques souvent injustes et parfois organisées visant à ternir mon image », a-t-il dénoncé. Il a défendu son parcours gouvernemental, qu’il revendique comme un « service au peuple et non à un parti ». Il cite, entre autres, la libéralisation de l’espace médiatique, la modernisation des infrastructures de transport et la lutte contre le chômage des jeunes. « J’ai refusé d’être complice de ce qui ne servait plus l’intérêt général. Ma décision est un acte de conscience. »
Une salle pleine à craquer
Sa conférence de presse a suscité un engouement rare. La salle a fait le plein d’œufs : journalistes, analystes politiques, curieux et militants sont venus nombreux pour écouter celui dont le passage au ministère de la Communication reste gravé dans les esprits. Issa Tchiroma demeure, pour certains, le ministre le plus apprécié de l’histoire récente. Il aurait laissé le souvenir d’un ministre ouvert, accessible, toujours disponible pour les échanges. Un communicateur régulier, qui aurait su insuffler une nouvelle dynamique à la relation entre le gouvernement et la presse.
Un projet de société structuré et inclusif
Issa Tchiroma propose une charte d’éthique nationale fondée sur la limitation des mandats, la transparence, la vérité et la réconciliation. Il plaide pour l’instauration d’un État fédéral, la révision du code pénal, l’introduction du scrutin présidentiel à deux tours, et la création d’un service civique national. Il promet de donner à chaque Camerounais un métier, une profession digne, et de former la jeunesse pour réussir la transition générationnelle. « L’expérience n’est pas un crime, et la loyauté envers le peuple est plus forte que la loyauté envers un régime », a-t-il martelé.
Un appel à la mobilisation citoyenne
S’adressant aux journalistes et à l’opinion publique, Issa Tchiroma a appelé les Camerounais à « écouter, vérifier, questionner » et surtout à « oser croire qu’un homme peut rester intègre ». Sa conférence de presse inaugurale s’est conclue sous les applaudissements nourris d’un auditoire réceptif, notamment lorsqu’il a dénoncé les pressions politiques subies par son parti, et ironisé sur la multiplication rapide de partis satellites créés en quelques jours.
En se positionnant comme un homme d’expérience, prêt à céder la place après avoir remis le pays sur les rails, Issa Tchiroma espère rallier les forces vives du Cameroun autour d’un projet de refondation pacifique.