Le Conseil électoral d’Élections Cameroon (Elecam) a dévoilé ce samedi 26 juillet 2025 la liste officielle des candidats retenus pour l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025. Sur les 83 dossiers de candidature déposés, seuls 13 ont été validés, laissant sur le carreau 70 prétendants, parmi lesquels Maurice Kamto, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018.
Parmi les candidats retenus figurent notamment : Paul Biya (RDPC), Cabral Libii (PCRN), Joshua Osih (SDF), Bello Bouba Maïgari (UNDP), Issa Tchiroma Bakary (FSNC), Serge Espoir Matomba (PURS), Pierre Kwemo (UMS), Muna Akere Tabeng (Univers), Ateki Zeta Caxton (PAL), Hilaire Marcaire Dzipan (MP), Jacques Bouhga Hagbe (MCNC), Samuel Iyodi Hiram (FDC) et Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya (UDC), unique femme en lice.
« Entendre le nom de son candidat est soulageant. Il faut désormais se mettre au travail », a confié Prosper Nkou Mvondo, fondateur du parti Univers. Il a cependant regretté l’absence de Maurice Kamto : « Voilà quelqu’un qui était deuxième à la dernière élection présidentielle avec plus de 14 % des suffrages exprimés. Nous devons nous interroger sur l’application de nos règles de droit ».
Une seule femme, aucun candidat indépendant
La troisième session de plein droit du Conseil électoral, réunie à Yaoundé, a statué pendant quatre jours avant de trancher. Si plusieurs candidatures ont été rejetées pour non-conformité aux exigences légales, certains partis ou candidats indépendants n’ont pu réunir les conditions requises, notamment les 300 signatures d’élus exigées par la loi.
Pour Njoya Moussa, enseignant de science politique à l’université de Yaoundé I :
« Il n’y a pas trop de surprises. La majorité des dossiers étaient fantaisistes. Le rejet de certaines candidatures comme celle du Professeur Kamto participe au flou du processus. Il y a une grande confusion, notamment sur l’identité des mandataires légaux des partis politiques. Il est urgent que le MINAT publie chaque année la liste officielle des partis et leurs représentants pour éviter les cafouillages de dernière minute. »
Des rejets qui posent question
Des partis comme l’UPC ou le Manidem, pourtant pressentis parmi les favoris à la validation, ont également été recalés. Pour certains acteurs politiques, ce rejet soulève des questions sur la transparence et la crédibilité du processus électoral.
Kothem Pincewik Sambit, membre du MP3, se veut rassurant : « Le candidat de notre coalition a été retenu. Le dossier était solide. Maintenant, place à la campagne électorale. On a gagné une bataille, pas la guerre. »
Un climat politique tendu à l’approche du scrutin
Alors que la campagne s'annonce, des voix s’élèvent pour réclamer plus de transparence dans les mécanismes de sélection et une clarification juridique des procédures.
Avec 13 candidats désormais en lice, l’élection présidentielle camerounaise s’annonce décisive pour l’avenir démocratique du pays.