La chorale d’hommes des ressortissants de l’aire culturelle Sawa honore ses icônes | Crédits photos : ME
La chorale d’hommes des ressortissants de l’aire culturelle Sawa honore ses icônes | Crédits photos : ME

Le chœur d'hommes sawa de Yaoundé  a procédé le samedi 3 août 2024 au vernissage  des œuvres des grandes icônes maîtres-chantres (Adolphe Lottin'A Samè, John Manyaka, Paul Lembe Mbape, Rodolphe  Ngwa Tabley Songue,  Daniel Doumbe Eyango) et à leur remise aux responsables du musée  national, ainsi qu’au récital des louanges en la mémoire desdites icônes.  C'était au cours d'une cérémonie parrainée par le ministre des Arts et de la Culture, Ismaël Bidoung Mkpatt. Le président de la chorale 101, Njalle  Mandengue Victor Muller, soutient que les  œuvres et les talents de ces icônes ont valablement  contribué à la promotion  de la culture et ont annoncé la parole de Dieu, et qu’ils sont de ce fait « des modèles à suivre ».

Une symbolique qui s'inscrit  dans le cadre de la troisième édition de la Quinzaine du chœur des hommes sawa (chorale 101), adossée  sur le triptype : "Encadrement et accompagnement spirituel ; "A la rencontre d'un chœur " et la "Journée de fraternité chorale". 

Le musée  national était bondé de monde à l'occasion de cette activité qui a eu lieu à  la veille de la clôture de l'édition 2024 de cette Quinzaine devenue une tradition.  Comme autre activité au musée national ce même jour; récital de louanges du répertoire des cinq auteurs sus-évoqués, projection des capsules sur les icônes et de l'histoire sommaire de la chorale 101 ; remise des prix aux lauréats des master classes.

Plus de 70 ans d’histoire

La chorale 101 est la chorale d'hommes des ressortissants de l'aire culturelle sawa. Elle voit le jour en 1950. Au commencement, deux acteurs clés ont posé les jalons pour sa création : Degrandoh Diboti Ekwalla de Bonanand'a Tene Deido, employé de commerce et président de la chorale et Victor Moukoko Koffi Black de Boneleke Akwa Douala, fonctionnaire, principal animateur technique de la chorale. Ils réussissent à  faire adhérer une trentaine d'hommes travaillant à Yaoundé et venus pour la grande majorité des chorales du Littoral. Mais le retour à Douala de ces deux pionniers va plonger la chorale dans une période d'hibernation.

L'avènement du premier gouvernement camerounais en 1957 va entraîner le retour massif des jeunes Sawa du côté de Yaoundé où ils exercent dans plusieurs administrations.  C'est le cas de Daniel Doumbe Eyango et de Max Keller Ndongo, affectés respectivement au ministère des Finances et à celui la Fonction publique.  Ce dernier, venant de la chorale d'hommes sawa de Douala, prend l'initiative de recréer une chorale similaire à Yaoundé. Daniel Doumbe Eyango ne tarde pas de le rejoindre. Les deux éminents maîtres vont s'alterner à la tête de la direction technique.

En 1958, une mésentente oppose les deux maîtres et va provoquer une scission du groupe.  La tendance Daniel Doumbe va connaître un développement accéléré et va s'affilier à la Fédération des chorales d'hommes du Cameroun en 1962 sous le nom d’EBBSY et le pseudonyme de chorale 101. C'est ce pseudonyme qui va accompagner la notoriété de cette chorale qui  volera de succès en succès.  Le rayonnement qu'elle connaît désormais lui vaut le mérite d'être désigné pour  représenter le Cameroun au 1er festival mondial des arts nègres à Dakar en1965. Ce fût une sortie mémorable.

Malgré un léger relâchement  entre 1964 et 1965, la chorale 101 est aujourd'hui sur les rails et représente un moyen de relance pour toute la communauté sawa. Ses membres se recrutent dans toutes les églises protestantes membres du Conseil des églises protestantes du Cameroun (CEPCA) et des églises catholiques romaines et orthodoxe. La chorale 101 compte 190 membres dans ses registres  après avoir atteint le pic de 200 membres il y a quelques années.

En dehors de ses missions d'évangélisation, la chorale 101 se présente aussi comme un levier du rassemblement, de la promotion culturelle et du vivre ensemble.  Ses membres d'honneur se recrutent dans divers autres groupes culturelles en dehors du milieu sawa.

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