12 Août 1949 - 12 Août 2024. Les conventions de Genève ont 75 ans. Un anniversaire qui a été célébré à Yaoundé le lundi 12 août 2024 au cours d'une cérémonie ponctuée par une phase protocolaire et une série de deux présentations sur des questions clés et d'actualité relatives auxdites conventions. Le Cameroun, par la voix de son ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Jean de Dieu Momo, a réaffirmé sa ferme détermination à faire de la protection et de la promotion des droits humains en général et du droit international humanitaire en particulier, un axe majeur de son action. « Il s'agit d'une constance et d'une option irréversible réaffirmée dans notre droit fondamental et dans la SND30 [Stratégie nationale de développement 2020-2030, ndlr] », a-t- il indiqué.
Le Cameroun a ratifié les quatre conventions de Genève, ces textes fondateurs du droit international humanitaire (DIH), qui interdisent la torture et la violence sexuelle, qui exigent que les détenus soient traités avec humanité et reflètent le consensus selon lequel les guerres ont des limites. En procédant au lancement de la conférence inaugurale des activités marquant la commémoration des 75 ans des conventions de Genève par la délégation régionale du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Jean De Dieu Momo, a énuméré un certain nombre d'actions humanitaires qui démontrent à suffire l'engagement du Cameroun. Il s'agit notamment de l'accueil et la prise en charge immédiate des réfugiés centrafricains ; de l'envoi de contingents militaires dans les zones de conflits au titre de la participation aux opérations de maintien de la paix ; la présence des modules de DIH dans les curriculums des écoles de formation des forces armées, de défense et de sécurité ; la sensibilisation de la chaîne de commandement militaire quant au respect des règles d'engagement des principes gouvernants la guerre.
La conférence inaugurale des activités marquant cette commémoration a permis aux participants de comprendre que le CIRC travaille avec l'ensemble des parties aux conflits et ceci dans tous les conflits, pour engager un dialogue sur la mise en œuvre du DIH, « lorsque la violence des armes fait rage » comme le précise Stéphane Bonamy, chef de la délégation régionale du CICR pour l'Afrique centrale. Tout ceci se fait de manière strictement confidentielle quelque soit le contexte bilatéral, « pour s'assurer que cet espace de dialogue reste un espace de dialogue, ne devienne pas un espace dans lequel les conflits émergent », ajoute Stephane Bonamy.
La neutralité du CICR au Cameroun
Appelé à répondre à la question de la neutralité du CICR, le chef de délégation va soutenir que la neutralité est un principe actif qui permet d'agir et il doit se pratiquer tous les jours. Il va renseigner que le CICR veille dans ses actions, dans ses contacts et dans ses interactions à garder ses distances nécessaires avec l'ensemble des problématiques et des problèmes liés à la race, à l'ethnie, aux religions, aux dissensions politiques, pour pouvoir agir de manière neutre.
A en croire Bonamy, la mission du CICR n'est pas une mission facile, car « il faut sans cesse expliquer ce que veut dire neutralité et surtout éviter de faire croire que la neutralité est une distance que nous prenons pour rester passif ». La neutralité est un principe qui permet au sujet de prendre activement parti envers et pour les populations qui sont vulnérables durant les conflits armés.
Les conventions de Genève étaient censées réglementer les conflits armés. 75 ans après, ils sont de plus en plus nombreux, les conflits pendant lesquels le DIH est bafoué. Les activités marquant la commémoration des conventions de Genève se poursuivent le mardi 13 août 2024 à Yaoundé avec la formation des journalistes sur les questions liées au DIH.