La pilule est difficile à avaler pour le Cameroun qui voit le financement du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, réduit de 29 %. La cagnotte allouée au Cameroun passe de 49,47 milliards de FCFA à 31,47 milliards de FCFA, soit une réduction 8 milliards de FCFA. Le Fonds mondial reproche entre autres au pays de Paul Biya de n'avoir pas respecté ses engagements de cofinancement et d'avoir effectué des dépenses indélicates. L'information a été rendue publique à l'issue d'une mission de contrôle du Fonds mondial effectuée il y a quelque temps. Mission relative à un présumé détournement de médicaments à hauteur de près d'un milliard de nos Francs CFA.
Le Fonds mondial s'est dit être agacé par les tensions importantes et les ruptures de stocks de médicaments vitaux dues au versement tardif ou aux déficits de financement nationaux. D'après le partenaire, le Cameroun gère mal les stocks de médicaments à disposition. Il n'existe aucun outil qui permette de faire le suivi en temps réel ou semi-réel de la chaîne d'approvisionnement. Le partenaire constate malheureusement que d'énormes médicaments sont arrivés à expiration dans les magasins de la CENAME et des Fonds régionaux pour la promotion de la santé (FRPS).
Pour le période 2021-2023, les engagements de cofinancement du Cameroun étaient de 123,3 millions d'euros. Le pays n'a pu verser que 28% de ce montant. Ceci n'a pas permis de satisfaire aux exigences minimales. De plus il est reproché au ministre de la Santé publique d'avoir effectué des dépenses indélicates lors du cycle précédent. Il s'agit par exemple de l'achat des congélateurs de seconde main à hauteur de 350 millions de FCFA. Une vérification effectuée par une équipe du Fonds mondial fait constater que « les congélateurs distribués sur place étaient des congélateurs d'occasion d'une marque différente de celle que l'UNOPS prétend avoir acheté sur la bas de la documentation mise à disposition », rapport FM. Le même rapport précise que sur les sites visités, « 32 congélateurs sur 33 étaient non fonctionnels ». Le Cameroun est donc sommé de rembourser les dépenses douteuses. Le Fonds mondial exige par ailleurs les rapports de financement 2022-2023.