À l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite célébrée chaque 28 juillet, le Cameroun s’est une fois de plus engagé dans la lutte contre cette pathologie silencieuse mais dangereuse. Pour cette année 2025, le thème retenu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – « Hépatite : faisons tomber les barrières ! » – appelle à une action urgente contre les obstacles financiers, sociaux et systémiques, y compris la stigmatisation, qui freinent l’élimination de l’hépatite virale et la prévention du cancer du foie.
Les hépatites virales, inflammations du foie causées par des virus, représentent un défi sanitaire majeur. Les virus des hépatites B et C, notamment, provoquent des lésions hépatiques évoluant souvent en silence, parfois jusqu’à un cancer. Pourtant, ces infections peuvent être évitées, traitées, et dans le cas de l’hépatite C, totalement guéries.
Une séroprévalence inquiétante
Selon les données officielles, plus de 12 000 cas d’hépatite B et près de 3 800 cas d’hépatite C ont été diagnostiqués au Cameroun en 2023. Le pays affiche une séroprévalence de 8,3 % pour l’hépatite B, avec plus de 5 % de femmes enceintes infectées, faisant de la transmission mère-enfant un enjeu prioritaire de santé publique.
Une réponse nationale renforcée
Pour briser la chaîne de transmission, notamment à la naissance, le Cameroun a introduit, depuis le 20 février 2025, l’administration gratuite du vaccin contre l’hépatite B dans les 24 heures suivant la naissance, pour tous les nouveau-nés issus de mères porteuses du virus. Cette mesure s’intègre dans la stratégie globale d’élimination des transmissions mère-enfant du VIH, de la syphilis et de l’hépatite virale.
Le Dr Malachie Manaouda, ministre de la Santé publique, précise que ce vaccin n’est pas nouveau. Le pays avait déjà intégré le vaccin pentavalent dans son Programme élargi de vaccination (PEV) en 2005, mais celui-ci était administré à partir de six semaines, retardant ainsi la protection du nourrisson contre l’hépatite B.
Une campagne mondiale pour accélérer l’action
En 2022, selon l’OMS :
- 304 millions de personnes vivaient avec une hépatite chronique B ou C ;
- Seulement 45 % des nouveau-nés ont reçu le vaccin dans les 24 heures après l'accouchement ;
- Et 1,3 million de décès étaient attribués à ces hépatites chroniques.
Face à ces chiffres alarmants, la campagne mondiale 2025 insiste sur l’urgence d’étendre, intégrer et simplifier l’accès aux services de dépistage, de vaccination, de traitement, de réduction des risques et de soins sécurisés dans les systèmes de santé. Il s’agit, pour les pays comme le Cameroun, de faire tomber les barrières pour atteindre les objectifs de l’OMS d’élimination de l’hépatite virale d’ici 2030.