L'atelier consultatif national pour la formulation de la stratégie nationale de l'économie bleue pour le Cameroun vient de s'achever à Yaoundé. Présidé par le secrétaire général du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales, il s’est tenu du 29 au 31 juillet 2024. Pendant trois jours, les experts ont débattu des stratégies à adopter pour que l'économie bleue favorise la croissance économique, l'inclusion sociale et l'amélioration des moyens de subsistance des populations camerounaises.
L'économie bleue renvoie à l'utilisation durable et la conservation des ressources aquatiques dans les environnements marins et d'eau douce : les océans et les mers, les rivières et les eaux souterraines, les lacs, les côtes et les océans. « L'économie bleue c'est de l'économie mais sur laquelle on met cette couleur bleue parce que c'est une économie qui est liée à tout ce qui est relatif à l'eau », indique Georges Mba Asseko, chef de division économie bleue, commission de l'Union africaine. Au cours de son exposé, l'expert va insister sur le fait que l'eau c'est la vie. « Vous allez remarquer que lorsque les pays développés envoient les gens dans l'espace, c'est pour chercher s'il y a de l'eau », ajoute l'expert qui souligne par là même le rôle important que joue l'eau dans la croissance économique d'un pays.
Le continent africain étant entouré de deux océans, ils peuvent être exploités pour impulser la croissance économique. Il y a également sur le continent et particulièrement au Cameroun, les deux tropiques donc le bassin du Congo. A ceci s'ajoute un bon nombre de plans d'eau importants : les grands lacs, les fleuves et rivières. L'eau est présente de manière permanente et l'économie bleue consiste à voir comment tirer meilleur profit de cette eau qui est disponible et peut apporter de la richesse.
Il s'est entre autres agit au cours des travaux qui viennent de s'achever à Yaoundé, d'apporter des réponses à un certain nombre d'interrogations : où est présent l'économie bleue au Cameroun ? Comment donner une valeur à ces écosystèmes aquatiques ? Si on a une rivière, est-ce que nous avons une connaissance exacte de cette rivière ? Il était donc également question de faire une cartographie. « Lorsqu'on a une connaissance de ce qu'on a à ce moment-là, on planifie pour développer », a conclut l'expert de l'Union africaine.
La stratégie africaine pour l'économie bleue a été élaborée et approuvé en octobre 2019 par le comité technique spécialisé de l'Union africaine sur l'agriculture, le développement rural, l'eau et l'environnement. Elle est consolidée sur la base de cinq domaines thématiques essentiels à la croissance bleue en Afrique. Le premier domaine concerne la pêche, l’aquaculture, la conservation et écosystèmes aquatiques. Le second, la navigation, le transport, le commerce, les ports, la sécurité maritime, la sûreté et l'application de la loi. Le troisième domaine s'étend sur le tourisme côtier et maritime, les changements climatiques, la résilience, l'environnement et les infrastructures. Le quatrième domaine c'est tout ce qui est ressources énergétiques et minérales durables et industries innovantes. Le cinquième domaine englobe les politiques, les institutions et la gouvernance, l’emploi, la création d'emplois et l’éradication de la pauvreté, le financement innovants. Ces domaines sont classés par ordre d'importance.