Article rédigé par Louis Marie Kakdeu
1. Le pays emprunte 240 milliards pour payer la dette extérieure. En d'autres termes, le pays ne s'endette pas pour investir. L'argent qui entre aujourd'hui ressort demain sans créer la richesse sur place. Un vrai scandale. Les générations futures rembourseront une dette dont personne n'a profité.
2. Le budget de la guerre augmente de 50 milliards. Les Camerounais choisissent de faire la guerre et de mourir de pauvreté. L'argent consacré à la guerre permet d'acheter les armes et les munitions, toujours des richesses crées ailleurs par les vraies profiteurs de la guerre. Nous sommes donc des dindons de la farce.
3. La pression fiscale va s'abattre sur le peu d'entreprises qui existent. Une augmentation des recettes pétrolières d'une cinquantaine de milliards et le reste sera financé par les entreprises au moment où l'on enregistre un ralentissement des activités. Seules 4 régions sur 10 sont fonctionnelles et les entreprises devraient voir leurs impôts augmenter pour payer la facture de l'extrémisme. Pour elles quoi dedans ? Elles vont juste augmenter les prix. Bonjour le renchérissement du coût de vie.
Les Africains sont un peuple particulier. Ils se battent pour dégrader les conditions de vie de leurs populations. Vous ne les entendrez que rarement tenir un raisonnement économique. Pour le cas du Cameroun, tout le débat est juridique. Mais comment finance-t-on tout cela? On s'en fout.
L'avantage de nous autres, soutiens de Gbagbo, c'est que nous avons déjà été au pouvoir et que nous ne pouvons plus faire l'opposition de la même manière. Gbagbo disait qu'il pensait que l'État avait toujours l'argent jusqu'à son arrivée au pouvoir.
Aucun peuple sérieux ne doit détruire les sources de financement de l'État. Vous êtes de l'opposition aujourd'hui et vous serez au pouvoir demain. Vous aurez besoin de ces recettes. La CDC et les autres grandes entreprises pourvoyeuses de recettes sont à l'arrêt. Même si Biya tombait aujourd'hui, elles ne reprendront plus les activités avant plusieurs années. Vous allez surdetter le pays comme Ouattara ? Il faut encore avoir ses entrées dans le monde des finances. En attendant, le Cameroun n'est pas un pays solvable. L'essentiel des agences de notation lui attribuent un B.
Tout ceci veut dire que nous avons entre les mains un long projet de galère pour notre peuple. C'est une folie. On fuira tous pour aller dans les pays où les gens ont le sens de l'économie. Chacun aura son projet de l'exil comme en Guinée, en Côte d'Ivoire, au Mali ou ailleurs où les extrémistes ont pris la main. Mais, c'est une folie.
Louis Marie Kakdeu