Le Comité inter-Etats qui pilote le projet d’aménagement hydroélectrique de Chollet et des lignes électriques associées a tenu sa huitième réunion le vendredi 1er août 2019 à l’immeuble de l’Emergence à Yaoundé. Pour le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba qui présidait la rencontre en compagnie de son homologue congolais Serge Blaise Zoniaba, ce rendez-vous « constitue une importante étape dans la poursuite des activités de maturation du projet Chollet ».
Trois grands points ont meublé l’ordre du jour des travaux. En premier lieu, l’examen et la validation de l’avis de manifestation d’intérêt et le dossier de pré-qualification en vue de la constitution d’une liste restreinte pour la sélection du « partenaire », c’est-à-dire du candidat qui aura pour mission de gérer l’aspect technique du projet.
En deuxième lieu, l’examen et la validation des termes de références du projet en vue de poursuivre le processus de sélection du partenaire.
Et enfin, le quitus à donner pour le démarrage effectif des activités de l’équipe restreinte de la direction du projet, conformément aux dispositions du communiqué final signé des ministres le 28 février 2019 à Brazzaville.
Le projet de Chollet ambitionne de valoriser le potentiel hydroélectrique du cours inférieur du Dja sur lequel il sera réalisé. Il vise la construction d’une unité de production de 600 MW et de deux lignes d’évacuation d’énergie électrique vers le Cameroun et le Congo. Une interconnexion est projetée avec la République centrafricaine, et dans un futur proche, avec la sous-région Afrique centrale.
Le Cameroun possède le troisième plus grand potentiel hydroélectrique en Afrique subsaharienne, estimé à plus 20.000 MW à l’heure actuelle. Or la capacité de production d’énergie hydroélectrique n’atteint pas 1.000 MW malgré les barrages déjà existants : Song Loulou (384 MW), Edéa (267 MW), Memve’ele (211 MW), Mekin (15 MW), Lagdo (72 MW). La centrale à gaz de Kribi (100 MW), etc.
Le Congo quant à lui dispose de quatre centrales hydroélectriques, d’un parc de plusieurs centrales thermiques.
Pour les deux pays, la prévision de la demande à l’horizon 2035 s’élève à plusieurs milliers de Méga-Watt. Pour combler le déficit énergétique, l’approche transnationale a été choisie comme stratégie. Le projet de Chollet est donc censé ouvrir la voie vers de nouvelles possibilités à explorer.