Augmentation du coût des services : voici pourquoi le MRC demande l’annulation de l’ordonnance présidentielle du 20 juin 2024
Augmentation du coût des services : voici pourquoi le MRC demande l’annulation de l’ordonnance présidentielle du 20 juin 2024

L’ordonnance présidentielle n° 2024/001 du 20 juin 2024 prévoit d’énormes augmentations, notamment en ce qui concerne la carte nationale d’identité (CNI) et le passeport.

Le prix du timbre de la CNI par exemple passe de 2.800 FCFA à 10.000 FCFA, soit une augmentation inédite de 257 %. En tenant compte du certificat de nationalité (3.500 FCFA) et de la copie d’acte de naissance (2.000 FCFA), l’établissement de la CNI atteint le prix de revient record de 15.000 FCFA, correspondant au tiers du SMIC qui est de 41.875 FCFA.

Les passeports, les visas, les laissez-passer, les cartes de séjour et les cartes consulaires délivrées aux ressortissants camerounais vivant à l’étranger sont tous frappés par l’article 548 de l’ordonnance, les plaçant désormais « parmi les plus chers du monde».

L’opinion dit non !

Au lendemain de la publication de cette ordonnance présidentielle, Maurice Kamto du MRC a publié sur son compte Facebook un communiqué exigeant son annulation. Le principal opposant du président Paul Biya estime qu’une telle décision ne saurait se prendre dans un contexte caractérisé par « l’augmentation continue du prix des carburants », ou par « la paupérisation généralisée des populations ».

Kamto trouve que le RDPC est « déconnecté des réalités de la vie des Camerounais », rappelant que, pas plus loin qu’en mars 2024, les chiffres de l’Institut national de la statistique (INS) établissent que « dix millions de Camerounais vivent avec moins de 1.000 FCFA par jour ! ». Par conséquent « En rendant en particulier la CNI inaccessible par son coût prohibitif, le gouvernement prive la masse des Camerounais ordinaires, sans emplois et sans revenus, d'une pièce essentielle pour l'exercice de leurs droits de citoyens et leurs activités économiques et sociales ordinaires ; en fait ce gouvernement les met hors-jeu, hors circuit, en marge de la société. »

Comprendre la malgouvernance qui règne au Cameroun

Pour le MRC, la pression financière sous laquelle le Cameroun croupit, « notamment vis-à-vis des créanciers internationaux », provient des caisses vidées de l’Etat, « vidées par des kleptomanes impénitents ». Et au lieu que l’assainissement des finances publiques passe par la réduction du train de vie du régime en place, c’est dans les poches des Camerounais que le RDPC tente de soutirer des fonds pour « combler les gouffres financiers creusés dans le trésor public par ses pontes, à travers les scandales qui se sont multipliés ces dernières années ».

Le MRC pense aussi que « la production de la CNI et des passeports relève de la souveraineté de l’Etat », la confier à une entreprise étrangère est une faute lourde à clarifier par le gouvernement. Par ailleurs, le parlement devrait se pencher sur la question « afin que soient diligentées des enquêtes sur la crise de la production de la CNI et la pertinence d’une augmentation des coûts à supporter par les Camerounais ».

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