Le 16 avril 2025, à la suite de la Journée mondiale de la santé, une conférence en ligne de haute importance s’est tenue à l’initiative du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen), en partenariat avec le bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Objectif : renforcer les capacités des journalistes africains sur les enjeux cruciaux liés à la santé maternelle, néonatale et infantile.
Une urgence sanitaire persistante
La conférence a mis en lumière des statistiques alarmantes : en 2023, près de cinq millions d’enfants de moins de cinq ans sont décédés dans le monde, dont près de deux millions en Afrique de l’Ouest et du Centre. Dr Tomomi Kitamura, spécialiste santé à l’UNICEF, a rappelé que les causes majeures de ces décès – paludisme, infections respiratoires, diarrhée, prématurité, asphyxie à la naissance – sont évitables. Elle a insisté sur l’urgence de renforcer les soins essentiels, notamment pour les nouveau-nés vulnérables.
Agir avant même la grossesse
Pour Pr Mariam Sylla, présidente de l’Association des pédiatres francophones, la réduction de la mortalité néonatale passe par une approche globale : « Les soins essentiels commencent bien avant la grossesse et doivent se poursuivre tout au long du parcours de la mère et de l’enfant. » Elle appelle à une planification rigoureuse et à un accès équitable à des soins de qualité, à chaque étape.
Nécessité d’une prise en charge spécialisée
Pr Papa Moctar Faye, vice-président de l’Association néonatale africaine, a précisé que les soins néonatals, bien qu’en amélioration, restent insuffisants. Il a renseigné que l'objectif fixé aux pays de la zone est «un taux de mortalité néonatale inférieur à 12 décès pour 1000 naissances vivantes», un seuil encore hors d’atteinte pour de nombreux pays africains.
Il plaide entre autres pour : la diffusion des soins essentiels dans toutes les structures de santé ; la prise en charge spécialisée des bébés malades et de faible poids ; le déploiement des unités de néonatalogie avec du personnel formé et des infrastructures adaptées ; l’adoption de pratiques comme le « soin Kangourou », méthode efficace pour les nouveau-nés prématurés ou de faible poids ; un suivi communautaire rigoureux après la naissance ; faire des médias des partenaires de santé publique.
Cette conférence réaffirme le rôle fondamental des médias dans la sensibilisation des populations et la promotion des bonnes pratiques de santé. Le Remapsen et l’UNICEF souhaitent renforcer cette alliance stratégique pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) liés à la santé d’ici 2030.