Dr Ranyl Nguena, spécialiste de la surveillance de la RAM pour le bureau régional de la FAO en Afrique | Crédit photo : ME
Dr Ranyl Nguena, spécialiste de la surveillance de la RAM pour le bureau régional de la FAO en Afrique | Crédit photo : ME

La FAO a organisé une conférence de presse le mardi 20 novembre 2024, dans le cadre des activités liées à  la semaine continentale de lutte contre la résistance aux antimicrobiens. L'objectif de cette rencontre était d'amener les professionnels de la communication sociale à comprendre le fardeau de la RAM pour qu' ils puissent sensibiliser à leur tour le grand public. Au terme de la conférence de presse, la rédaction de Centrifuge Hebdo s'est entretenue avec Dr Ranyl Nguena, spécialiste de la surveillance de la RAM pour le bureau régional de la FAO en Afrique.

Centrifuge Hebdo : Vous êtes spécialiste de la surveillance de la RAM pour le bureau régional de la FAO. Pouvez-vous souligner les  principaux défis de la RAM ?

Dr Ranyl Nguena :  Le premier défi est celui de l'information, celui de la connaissance de ce qu'est la RAM et de ce que c'est que son fardeau en général : quel est le problème de la RAM ? Est-ce qu'on a des données factuelles pour cela ? Est-ce que la population est au courant qu'en utilisant les antibiotiques ou les antimicrobiens en général et de façon anarchique, on peut arriver à des échecs de traitement ? C'est-à-dire que les médicaments qui jadis fonctionnaient pour traiter certaines maladies, ne fonctionnent plus. Donc le premier problème est celui des données probantes sur la situation du pays. C'est pour cela que la FAO avec les autres institutions de la quadripartite (OMS, ONUE, OMSA) travaillent ensemble pour nous permettre d'avoir des preuves, des données réelles. Grâce à celles-ci, on pourra connaître le nombre de personnes qui meurent chaque jour ou chaque mois parce que les antimicrobiens qu'on utilise ne marchent pas. Maintenant, pourquoi ça ne marche plus ? On s'interroge sur les pratiques médicales, les pratiques des personnes qui utilisent ces antimicribiens-là et on s'interroge également sur le fait que l'information n'arrive pas souvent .

Quelles solutions préconisez-vous pour lutter effectivement contre la RAM ?

On est déjà dans une des solutions puisque la semaine de sensibilisation est lancée.  Nous sensibilisons à l'utilisatio$n des antimicribiens. Chaque année, cette célébration est faite dans chaque pays. Cette année, le Cameroun a la grâce de recevoir la célébration continentale. Sensibiliser les professionnels de la santé, les décideurs et le grand public à la RAM est crucial. Il est également important d'éduquer le public sur l'utilisation appropriée des antibiotiques, la prévention des infections et les conséquences de la RAM .

Qu'attendez-vous concernant des médias aux termes de cette conférence de presse ?

On a besoin de savoir quels sont les outils les plus appropriés d'information ou de communication qu'il faudrait utiliser pour être certain que le problème de la RAM atteigne les cibles. Il ne faudrait pas qu'on attende une situation alarmante comme ce qu'on a vécu avec le COVID pour pouvoir mener des actions.

Propos recueillis par Marianne Ebelle

 

Endiguer la résistance aux antimicrobiens : la FAO appelle les journalistes à une sensibilisation efficace | ME

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