Le ministère de la Santé publique vient de lancer cette semaine, pour la quatrième fois consécutive, une campagne pour contrer le paludisme saisonnier dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord. Dénommée « 4e campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier », la contre-offensive thérapeutique va bénéficier aux enfants de trois à 59 mois et sera mise en œuvre en quatre cycles mensuels, couvrant la période allant de juillet à octobre 2019.
Contrairement au sud du pays où la transmission est continue, le septentrion est caractérisé par une transmission saisonnière, « sur une période de quatre à six mois au cours de laquelle l’on enregistre le plus grand nombre de cas et de décès ». Le Nord et l’Extrême-Nord sont les régions les plus affectées notamment « pendant la période de grandes pluies qui s’étale de juillet à octobre ».
La chimio-prévention du paludisme saisonnier (Cps) consiste à administrer de façon intermittente un « traitement complet par un médicament antipaludique pendant la saison de forte transmission (saison de pluie) du paludisme pour éviter la maladie ». L’objectif étant de « maintenir des concentrations thérapeutiques de médicament antipaludique dans le sang pendant la période où le risque de contracter le paludisme est plus élevé ».
Le paludisme reste un problème majeur de santé publique, avec deux millions de cas enregistrés en 2018 et 3263 décès, représentant 14,3% des personnes touchées.
Pour répondre au fléau, l’Etat camerounais agit avec l’appui des partenaires, notamment le Fmstp (Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme), la Pmi (Initiative du président des Etats-Unis contre le paludisme), l’Oms (Organisation mondiale de la santé) ou Roll Back Malaria (RBM).
En plus des traitements habituels (Milda, TPI, diagnostic et traitement des cas), l’Oms recommande que la Cps soit utilisée dans les zones de forte transmission saisonnière, notamment la zone sahélienne.
Entre 2015 et 2018, la Cps a permis de réduire le nombre de décès liés au paludisme, de 325 à 267, soit une baisse de 18%. Cette année, l’Etat entend mettre toute son énergie pour faire mieux.